Question: Quelles sont les erreurs de récitation dans la prière ? REPONSE: Les erreurs lors de la lecture pendant la prière sont de quatre façons: 1- Erreur d'irab, ceci peut arriver sur la prononciation des lettres, dites "muettes" et les accents. Par exemple, les lettres "chadda" (lettre double) se lisent doucement, les lettres "mad" se lisent court ou long. Par exemple, lorsqu'on récite la sourate "Kafiroune", si l'on dit : "lékum dinukum" au lieu de "lékum dinikum", cela ne rompe pas la prière. On appelle cela erreur d'irab (récitation). La prière n'est pas annulée, si nous lisons les lettres a, é, au lieu de i ou de u, et inversement si nous remplaçons les lettres i et u par les voyelles a et é. Si par erreur nous disons "dinukum", à la place de "dinikum" ou " dinékum", la prière ne sera pas annulée.
[Les savants qui arrivèrent après, ont cherché des facilités pour que les prières des musulmans non Arabes qui ne récitent pas correctement, ne soient pas faussées. Ils déclarèrent comme sentence que les fautes de prononciation (erreur d'irab) n'annuleraient pas la prière. Allahü teala n'impose à personne une chose qu'elle ne peut accomplir. Une facilité a été accordé pour les bégayeurs et les personnes qui ont du mal à différencier le "che" du "se".
2- Erreur dans les lettres: Changer la place de la lettre ou ajouter une lettre, ou enlever une lettre, ou avancer ou reculer une lettre d'un mot. [ Si de telles fautes déforment le sens du mot, la prière est annulée].
3- Mauvaise prononciation des mots et des phrases. [Si le sens des mots et de la phrase est déformé, la prière sera aussi annulée].
4- Erreur dans la ponctuation. Si l'on s'arrête là où l'on doit passer et que l'on passe là où l'on doit s'arrêter, de telles erreurs n'annulent pas la prière.
Voici quelques exemples d'erreur de récitation qui annulent ou qui n'annulent pas la prière: 1- (Innellahé bérioune minelmuchrikiné vé Réçuluhu), si l'on récite Ressulihi au lieu de Ressuluhu, cela n'annule pas la prière. Ce qui signifie ; "Allah et Son Prophète sont loin des idolâtres", alors que lorsqu'on dit Ressulihi, cela signifie; "Allah est loin des idolâtres et de Son Prophète).
2- (Vé enté khayroul-munziliné), si l'on dit "munzéliné", cela ne rompe pas la prière. Ce qui signifie; "Tu es le meilleur des envoyés" et le deuxième; "Tu es le meilleur d'entre les envoyés".
3- Prononcer le mot "khalakana" au lieu de "Nahnu khalakna", n'annule pas la prière.
4- Prononcer le dernier mot "Rabbéhu", au lieu de (Vé izi'btél Ibrahimé Rabbuhu) n'annule pas.
5- Lire le mot "atta" au lieu de (Hatta) n'annule pas non plus. Lire (Sémi'allahu limel hamidèh) au lieu de (Sémi'allahu limène hamidèh), c'est-à-dire, prononcer la lettre "lam" à la place de "noune" n'annule pas la prière.
6- Lire (Ýyaké na'budu) au lieu de (Ýyyaké na'budu) n'annule pas la prière malgré la déformation du sens. [Halébi] 7- Lire (ihdina'l-sirata) au lieu de (ihdina's-sirata) ne rompe pas la prière.
8- Dire "Rabilalémine" au lieu de "Rabbilalémine" ne rompe pas la prière. Dire Ya mali à la place de Ya malik ne rompe pas aussi.
9- Si l'on dit "eT-Tahiyyatu" avec le 'T' guttural, à la place du 't' normal, de "Et-téhiyyatu" ou dire "ed-dahiyyatu" avec un ''d', cela ne rompe pas la prière malgré une déformation du sens. "Ed-dahiyyatu" signifie les sacrifices (kourbane) au pluriel.
10- Lire (Allahummé selli) avec un 's' normal, au lieu de (Allahummé salli) avec un 's' guttural, pour certains savants cela annule, pour d'autre non. Dans ces cas la, mieux vaut être attentif.
11- Lire "Kaf" avec le 'k' guttural à la place de "kef" du 'k' normal, ou inversement, cela n'annule pas la prière. Pareillement si l'on prononce la lettre "s" normale, à la place de "sad" la lettre 's' gutturale, ou inversement, cela n'annule pas la prière. Le son "sad" guttural et le son "s" normal provienne du même endroit de la gorge. En règle générale, l'erreur de prononciation de "sad" à la place de "sin" ou de "sin" à la place de "sad" n'annule pas la prière. Par exemple, lire (iza djaé nesrullahi) avec le son "sin" normal, au lieu de (iza djaé nasrullahi) et (Allahus-sémed) avec le "s" de sin normal, à la place de (Allahus-samedi) n'annule pas la prière.
12- Les erreurs sur les lettres suivantes annulent la prière: Si on prononce le Zi ( 'z'guttural) au lieu du zel (le son "z" normal), le Dad (D guttural) à la place du zi (guttural) annule la prière. Lire le "zi" comme le z, normal n'est pas permis. Si on lis (Koul huvé'llahu éhad) au lieu de (Koul huvé'llahu éhet), c'est-à-dire en prononçant éhet avec un 't' au lieu de éhad avec un 'd', cela annule la prière. [Halébi]
13- Si on lit la Fatiha dans la prière, en disant iyya kénabudu, au lieu de iyyaké nabudu, la prière n'est pas annulée. Il y a aussi des savants qui ont déclaré que cela annulait la prière, c'est pourquoi il vaut mieux faire attention.
14- Si neuf savants estiment que la récitation d'une personne dans sa prière est fausse, et qu' un savant estime que sa récitation est juste, on ne peut pas dire que sa prière est invalide. [Terghib-us-salat]
15- Il y a des savants qui ont déclaré que l'erreur de prononciation des musulmans qui ne connaissent pas l'Arabe et le tajwid et ne maitrisent pas le "mahraj" (le son de chaque lettre), sera pardonnée et que leurs prières seront valides. D'après ces savants, si ils n'y arrivent pas malgré leurs efforts à prononcer correctement chaque lettre, leurs prières seront acceptées. Il n'est pas nécessaire de réciter les sourates de la prière avec le tajwid (...). Si le son de chaque lettre est prononcé, cela est considéré comme une lecture acceptable.
16- Si l'on met "Ya" devant le mot Ressouloullah, cela s'écrit Ressoulallah. De même si l'on met le "ya" devant Abdoullah, cela devient Abdallah. Suivant la règle du tajwid, on prononce Mouhammedur Réçouloullah au lieu de Mouhammedune Réçouloullah. Des deux façons, la prière ne sera annulée.
17- Si pendant la prière, malgré les efforts fournis à essayer de prononcer correctement, la personne n'y arrive pas et que le mot prononcé risque la mécréance, cette personne ne sera pas infidèle. On ne peut dire d'un musulman, qu'il est tombé dans la mécréance, à cause d'une chose qu'il a faite par erreur. Il y a des savants qui ont communiqué que leurs prières seraient valides. Celui qui accomplit involontairement sa prière sans ablution et qu'il ne s'en souvienne pas, sa prière sera acceptée et il ne sera pas tombé dans la mécréance. Accomplir volontairement la prière sans ablution dans le but de la dénigrer, cela serait du kufr (mécréance), ce dont aucun musulman ne serait capable de faire une telle chose.
Commettre une action blasphématoire pendant la prière: Question: Il est déclaré dans l'ouvrage S. Ebédiyyé (Béatitude Eternelle) que lorsqu'on prononce pendant la glorification de l'inclinatison (rukou), le mot azim avec la lettre grave "Zi" (gutturale), cela signifie mon Seigneur est grand. Si on le prononce avec la lettre fine "Z" normale, cela devient mon Seigneur est mon ennemi). Est-ce que celui qui prononce ainsi dans la prière sans le savoir, devient kafir ou commet-il un blasphème ? REPONSE: Non. Ce n'est pas fait volontairement. Comment peut-on qualifier quelqu'un d'infidèle, celui qui fait la prière pour Allahu téala ?
On raconte qu'un jour, un bédouin perdit son chameau chargé d'eau et de nourritures dans le désert, désespéré il s'endormit sous un arbre. A son réveil, il vit son chameau à côté de lui. Par son grand émerveillement et à sa grande joie, il dit maladroitement : " Ô Seigneur! Tu es mon serviteur et moi je suis ton seigneur, Louange à Toi! mon chameau est revenu". Notre cher Prophète relatait cette histoire avec le sourire. Ce genre d'erreur ne sont pas considérée comme un blasphème. Un savant raconte ainsi: (Si un de mes élèves en m'apportant un verre d'eau, glisse et tombe à terre, et que le verre se brise, à votre avis, est-ce que je le réprimanderai ou est-ce que j'aurai pitié de lui ? Les fautes commises par erreur pendant un service ne sont pas répréhensibles. De même, les fautes commises lors de l'adoration de Allahu téala sont pardonnées.)
Ce qui signifie donc que, les fautes involontaires lors de la prière ne sont pas du kufr. Voici l'interprétation d'un noble hadis: (Un ange chargé du Qour'ane, corrige les fautes de la personne non Arabe, qui lit mal et élève sa récitation corrigée au ciel .) [Sirazi]
Prononcer la lettre z, "Z" (normal) au lieu de "Zi" (gutturale): Question: Il est déclaré dans l'ouvrage Tam Ilmihal que d'après Ibn Abidine, si on récite : (Subhané Rabbiyel a'zîm avec un "Zi", cela signifie; mon Seigneur est grand. Si on le dit avec "Z" normal, le sens devient; mon Seigneur est mon ennemi et la prière est annulée). Est-ce que a'zîm avec un "Z" signifie, ennemi ? REPONSE: Lorsqu'on le dit avec un "Z" normal, le sens change. Il est écrit que dans le vocabulaire de Munjid, cela signifie un ennemi féroce.
Répéter le même mot: Question: Est-ce que la prière est annulée, si l'on répète le même mot dans la prière ? REPONSE: Si l'on se trompe, on doit reprendre la lecture pour corriger. Répéter le même mot ne rompe pas la prière.
Erreur de lecture d'une sounna: Question: Il est dit que si l'on se trompe dans la récitation d'une sounna, la prière n'est pas annulée. Est-ce vrai ? Par exemple; est-ce que notre prière est annulée, si on lit mal et que l'on déforme le sens de "Subhané Rabbiyel azîm" ? REPONSE: La prière est annulée si on récite mal une sounna. Par exemple, il existe trois sortes de Z. Le premier Z, se prononce avec un son guttural, le deuxième est un Z, normal et le troisième est Zal, (la langue entre les dents). Ces trois Z, se prononcent différemment. Dans (Subhané Rabbiyel A'zîm) pendant le rukou, c'est un Z grave, (guttural), ce qui donne le sens de; Mon Seigneur est grand. Si on prononce A'zîm avec un Z, normal, cela devient; Mon Seigneur est mon ennemi et la prière est annulée. [Reddul-mouhtar]
Lire la sourate el Kafiroune: Question: On dit que celui qui se trompe en lisant la sourate Kafiroune, tombera dans la mécréance. Est-ce que c'est vrai même si cela se produit par erreur, involontairement ? REPONSE: Si notre langue fourche ou si on lit un verset dans la prière qui engendre la mécréance, ce n'est pas du kufr. Se tromper est pardonnée.
Se tromper dans la prière: Question: Est-ce que sa prière est annulée, si quelqu'un se trompe pendant la prière et que son erreur engendre le blasphème, et qu'ensuite il se corrige ? REPONSE: Non sa prière ne sera pas annulée. Une fois correctement répété, il continue sa prière. Il ne sera pas non plus devenu infidèle.
Prononcer éhat au lieu de éhade: Question: Est-ce que notre prière est annulée, si on prononce "éhat" au lieu de "éhade", avec un D, lorsqu'on lit la sourate Ikhlas dans la prière ? REPONSE: Il est déclaré dans l'ouvrage S. Ebédiyyé, que d'après Bezzaziyyé, cela annule la prière.
Couper le mot en deux: Question: Est-ce que si on coupe un mot et qu'on le rajoute au mot suivant, annule la prière ? REPONSE: Cela dépend du mot en question.
Par exemple, si on dit iyya kénabudu au lieu de iyyaké nabudu, cela annule suivant une règle. [S.Ebédiyyé-Béatitude Eternelle]
Erreur de prononciation dans la prière: Question: Est-ce que le fait de prononcer le mot maghdubi au lieu de méghdubi et mustakim au lieu de mustékim, dans la Fatiha annule la prière ? REPONSE: Beaucoup de mots sont mal écrits avec l'alphabet latin. Il faut apprendre ces mots par une personne qui sait les prononce bien. Il n'est pas possible de le faire autrement. Par contre ce qu'on peut dire, c'est que le sens ne change pas, si on dit méghdubi au lieu de maghdubi. Pareil pour le mot mustékim. Les deuxièmes lettres étant des lettres gutturales, on doit accentuer la prononciation. Par exemple, si on prononce le mot mustakim au lieu de mustékim, vakar au lieu de vékar ou bakara au lieu de békara, cela ne change pas le sens.
Les erreurs d'accentuation n'annulent pas: Question: Si je récite le verset suivant dans la prière; "Ya eyyuhelléziné aménustéinu", en disant aménistéinu au lieu de aménustéinu, c'est-à-dire en ayant changé la lettre i à la place de u; est-ce ma prière a été annulée ? REPONSE: L'erreur d'accentuation, dans ce cas précis n'annule pas la prière. On appelle cela, faute d'irab. [I'rab, c'est la science qui enseigne la terminologie et l'accentuation des mots].
Pour éviter les erreurs, il faut réciter les sourates que l'on connait le mieux.
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