Question: Est-il permis de manger les nourritures dont il est éventuel
qu'elles contiennent de la graisse du porc?
REPONSECertaines
personnes, croyant que les nourritures, sur le marché, puissent contenir de la
graisse de porc, de l'alcool et que la viande à la boucherie peut être celle
d'un animal égorgé sans basmala, font le soupçon (vesvese).
[Basmala=
Bismillahirrahmanirrahim qui signifie "Au nom d'Allah, le Clément et le
Miséricordieux". Il faut réciter ce mot en égorgeant l'animal. Si on ne le
récite pas exprès, intentionnellement, l'animal égorgé sera une charogne donc il
ne sera pas permis de le manger.]
Imam Ghazali, grand savant
islamique (m. 1111)
déclare:
"Il faut éviter aussi les choses qui ne
sont pas illicites mais équivoques. Dans les hadiths,
(Abandonne la chose
équivoque, prends la chose sans équivoque!) et
(Celui qui évite les
équivoques, aura préservé sa religion et son honneur. Celui qui succombe à
l'équivoque, peut tomber dans l'illicite.) est-il déclaré. Mais, ne pas
manger et ne pas boire les nourritures et boissons parce qu'on doute, n'est pas
le taqwa [le fait de fuir des interdictions de notre religion
(haram)],
mais un soupçon. Par exemple, notre religion dit: "Mangez les choses dont vous
ne savez pas qu'elles sont illicites". Notre Prophète a pratiqué l'ablution de
l'eau se trouvant dans la cruche d'un polythéiste de même que Hadrat Omer, le
deuxième des califes bien-guidés, l'a pratiquée avec celle d'un chrétien.
Ashab-i Kiram (les compagnons de notre Prophète) buvait l'eau que donnaient les
non musulmans. Or, il est strictement interdit de manger les choses sales,
impures (
nédjis). Les incrédules sont en général sales. Leurs mains,
leurs pots contiennent du vin [c'est-à-dire ils consomment du vin et de ce fait,
ils le mettent aussi dans leurs pots]. Ils égorgent l'animal sans réciter le
basmala. Les compagnons de notre Prophète, malgré ces facteurs, comme ils ne
savaient pas avec certitude qu'elles étaient sales, prenaient et mangeaient la
nourriture [des incrédules], sans avoir des soupçons, les nourritures comme la
viande, le fromage."
(Ihya [Régénération des sciences
religieuses]
)
Imam Kastalani dit:
"Notre Cher Prophète, après
avoir mangé, avec ses compagnons, à Hayber, le rôti vénéneux, contenant du
poison d'un juif, n'en a plus jamais mangé et a déclaré dans sa dernière
maladie:
(Je ressens encore la douleur de la viande contenant du poison que
j'avais mangée à Hayber.)"
(Mevahib)
Notre Noble Prophète a
mangé, sans demander s'ils sont propres ou non, le pain et le repas contenant du
beurre d'un Juif. Il n'a pas demandé si [ce qu'il a mangé, donc le beurre],
était la graisse du porc ou du mouton, et si, la pâte du pain, avait été pétrie
avec du vin ou avec de l'eau. Il s'est purifié, après avoir accompli ses
besoins, avec [de l'eau se trouvant dans] la cruche d'un polythéiste. Tout cela
prouve qu'il ne faut pas examiner, se mettre en quête de savoir [si une chose
est sale ou non].
(Bérika)Imam Rabbani, un des plus grands
savants islamiques, ayant vécu en Inde entre 1563 et 1624, a déclaré:
(Ce
n'est pas le corps des mécréants qui est sale mais c'est leur croyance. Dans le
Coran,
(Il est licite, permis pour vous de manger ce que le peuple du Livre
[Ahl-i Kitab= les juifs et chrétiens]
a cuit [et a égorgé]
.)
est-il déclaré. (Sourate Maidé 5)
Alors, il ne faut pas considérer
"sales, impurs" les musulmans qui font des achats et ventes (commerce) avec les
mécréants, il ne faut pas s'abstenir de manger le repas et de boire la boisson
de ces musulmans! Ce cas n'est pas la prudence mais éviter ce cas est la
prudence.)
[Méktubat, tome 3, lettre n°22]
Les mécréants, comme
ils peuvent mettre des saletés
(=souillures:najasah) dans nos
nourritures, peuvent aussi leur ajouter du poison. Néanmoins, un Juif a
incorporé du poison dans un repas et notre Prophète a mangé ce repas sans
l'examiner. Car ne pas manger les choses qu'on ne sait pas qu'elles sont
impures, n'est pas le
taqwa (le fait de s’abstenir des interdictions)
mais c'est le soupçon. Notre religion ordonne d'éviter de faire des soupçons.
(Hadika)
Dans notre religion, il y a une règle qui dit: "On ne
cherche pas de preuves pour savoir si une chose est licite; on cherche des
preuves pour savoir si elle est illicite." Si on ne trouve pas une preuve
démontrant qu'une chose est sale (impure), on la considère comme "propre, pure".
(Usul-i Pezdevi)
Si on incorpore de la saleté (souillure) dans la
margarine, la saucisse, la boisson et dans les autres nourritures, mais si on ne
sait pas qu'on leur en a ajoutée, il sera permis de les manger. Savoir ce fait
ou le voyant ou avec le témoignage des musulmans justes, véridiques qui disent
qu'ils ont vu y insérer de la saleté. Ces nourritures ne deviennent pas
illicites en disant: "On dit qu'on leur ajoute de la saleté" [donc si on ne sait
pas avec exactitude].
(Echbah)
Il se peut qu'on ajoute de la
graisse du cochon aussi dans les savons. Mais quand la graisse sale et la
graisse du porc se transforment en savon, et quand le vin se transforme en
vinaigre, ils deviennent propres. Toutes les transformations chimiques sont
comme ça.
(Tahtavi)
On fait peut-être de la fraude dans les
nourritures et peut-être leur insère-t-on diverses saletés
(najasah)
[comme l'alcool, la graisse du porc, etc.] dans les fabriques. Ou cela peut
être dû à la négligence. La souris peut tomber dans la confiture ou dans le moût
du raisin, et peut y mourir. Le fabricant peut ne pas jeter le chaudron (dans
lequel la souris est morte). L'essence qu'on met dans les boissons peut être
dissoute dans l'alcool. Comme pour ces exemples, il est possible qu'il s'y
mélange d'autres saletés. Mais on considère "propres" toutes les nourritures
dont on ne sait pas avec exactitude qu'elles contiennent de la saleté, ce ne
sera pas un péché de les manger.
(Tahrir)
S'il n'est pas inscrit,
sur les nourritures et sur les listes E des articles d'additifs, la graisse du
porc, la viande du cochon, il n'y a pas d'inconvénient de les manger, mais s'il
y est inscrit que ces nourritures contiennent de la graisse ou la viande du
porc, il n'est pas permis de les manger.
Question: Ne faut-il pas
s'abstenir de manger une quelconque nourriture sur le marché, parce qu'il est
possible qu'elle soit sale
(nédjis=impure)?
REPONSE
S'abstenir d'en manger sans
savoir avec exactitude qu'elle est sale (impure), ce sera un soupçon et
préjudiciable.
(Kimya-i Saadet [Alchimie du bonheur]
, Imam Al
Ghazali)
L'article du porc E
Question: Est-il permis de manger les
nourritures qui contiennent éventuellement de l'alcool et du
porc?
REPONSE
Ce sera incorrect de donner une décision s'appuyant
sur les éventualités. Notre religion dit: ("On ne cherche pas de preuves pour
savoir si une chose est licite, on cherche des preuves pour savoir si elle est
illicite."). Si on ne trouve pas quelque chose qui prouve la saleté d'une
nourriture, on considère qu'elle est propre.
C'est une injustice décevant
de voir certains essayer de diffuser les rumeurs publiques sur le fait qu'on
incorpore, soi-disant, des articles d'additif dans les margarines pour la liste
E. Dans le Règlement Des Articles d'Additifs préparé par Notre ministère de la
santé, a assimilé le code de l'Union européenne et a exigé légalement
l'obligation d'inscrire sur les emballages des produits des articles d'additifs.
En rapport avec ce système, il est impératif de mettre le code E et le nom "des
articles d'additif" sur l'emballage. En Turquie, la production des
nourritures contenant la graisse du porc et les additifs du cochon n'est pas
permise, donc il n'est certainement pas possible que les articles de la liste E,
dont il est question, soient des produits du porc. Dans les margarines, il n'y a
pas de graisse de porc ou des adductifs fabriqués de porc, cela n'a jamais eu
lieu. Le ministère des affaires religieuses
(Diyanat) a déclaré, en
faisant des recherches sur ce sujet, qu'il faut éviter de propager ce genre de
on dit à ce sujet et qu'il n'y aucun inconvénient à manger ces graisses,
margarines.
(Association des industries des graisses végétales [en
Turquie]
)
Le pécheur (fasiq) et le témoignage
Question:
Si un mécréant ou un pécheur
(fasiq) ou un dévié dit "sale, impure"
pour une nourriture, accepte-t-on leur parole?
REPONSE
Non, on
n'accepte pas la parole, dans les affaires religieuses, de mécréant, de fasiq
(pécheur) ou de dévié. On n'accepte même pas, bien qu'ils disent correctement,
leur adhan (appel à la salat), il faut à nouveau réciter
l'adhan.
[Pécheur (fasiq) veut dire la personne qui commet un péché
ouvertement, devant le public. Par exemple, celui qui boit de l'alcool
ouvertement, la femme qui se promène sans se couvrir tout le corps sauf le
visage et les mains, sont des pécheurs. Le dévié est la personne qui n'est pas
dans la voie d'Ahl-i Sunna, par exemple les Chiites, les personnes qui ne
suivent pas une des quatre écoles juridiques
(madhab).]
Dans les
affaires religieuses, on accepte seulement le témoignage d'un musulman juste. On
ne croit pas, aux paroles de la personne pécheresse ou dont on ne sait pas si
elle est juste ou pas, concernant les choses de la religion comme la direction
de la quiblé, le fait qu’il dise sale, propre, licite [pour une telle chose].
(Redd-ul Muhtar)
Les personnes déviées, bien qu'elles soient Ahl-i
Kiblé et qu'elles accomplissent toutes les adorations, ne sont pas justes,
véridiques.
(Hadika)
Ça veut donc dire que le témoignage de tout
le monde n'est pas acceptable. Il doit être Ahl-i Sunna et en même temps pas
fasiq (pécheur). Le non musulman ou la personne déviée ou le pécheur, même s'il
montre un document, son témoignage concernant les affaires de la religion n'est
pas valide. Mais dans les autres affaires, il est permis de se fier à la parole
de ceux-ci.
[Dans les articles suivants, nous avons expliqué en détail la
croyance d'Ahl-i Sunna et ce que veut dire "être Ahl-i Kiblé":
[
La croyance
d'Ahl-i Sunna ,
Qui appelle-t-on Ahl-i
Kiblé? ]