Les menteurs n’acceptant seulement comme source que le Coran disent que pour la femme, il ne faut pas se couvrir. Comme il y a des gens qui disent que (S’habiller avec des tcharchaf, djellaba est obligatoire) il y en a qui disent (Le tcharchaf est le vêtement des moines, on ne s’en habille pas. De même que Abdulhamid Khan II [1876-1909 : 34ème sultan ottoman] avait interdit de s’habiller avec le tcharchaf).
[Tcharchaf veut dire le vêtement composé de 2 pièces et d’une seule couleur et qui sont des vêtements très large comme le drap. Ici le mot tcharchaf ne désigne pas, comme dans la langue française, le voile dont les femmes se couvrent le visage.]
Regardons le jugement de notre religion à ce sujet : Il est obligatoire pour les femmes de se couvrir avec des vêtements, de n’importe quel sorte, larges qui ne montrent pas et qui ne précisent pas les parties du corps. La religion islamique a ordonné de se couvrir, mais elle n’a pas ordonné une forme de vêtement précise [pour se couvrir]. (Durer-ul Multekité)
Le djilbab déclaré dans la sourate Azhab est un vêtement, un genre de chemise aussi bien pour l’homme, que pour la femme. Les hadiths cités dans le livre Zévadjir et Bérika (Il ne sera pas un dénigrement de parler au dos contre lui pour celui qui s’est retiré le djilbab [la couverture] de la pudeur) et (La salat –namaz, prière rituelle- de l’homme dont le djilbab [chemise] est haram [interdit, par exemple arnaqué, volé] ne sera pas accepté)[Bezzar] démontrent que le djilbab est une couverture. Il est écrit dans les interprétations du Coran que le djilbab est un vêtement qu’on met dehors [habit de dehors] sur ses vêtements, c’est donc un habit pour l’extérieur, de dehors.
Djilbab est un grand voile qu’on met sur le foulard (voile) et qui couvre [même] le col de la chemise c’est à dire le cou de la femme. (Ebussu’ud Tefsiri)
Djilbab est un voile composé d’une seule pièce. (Djelaleyn)
Djilbab est un voile qui descend jusqu’aux poitrines [qui couvre même ces parties.] (Ruh-ul Beyan)
Djilbab est milhafai [manteau]. (Beydavi)
Djilbab est un voile plus grand que le foulard ou un manteau qui couvre le corps. (Kurtubi)
Djilbab est un voile, manteau qui couvre tout le corps de la femme. (Elmalili)
Djilbab est un milhafai [manteau] ou himar [le grand voile qui couvre les cheveux, la nuque et le cou.] (El Envar)
Djilbab est féradjé [manteau]. (Tefsir-i Omer Nasuhi Bilmen)
Dans la sourate Nour [la lumière], on ordonne : (Que les femmes rabattent leur himar [voile] sur leurs poitrines).
On voit que ce verset n’ordonne pas de s’habiller avec le tcharchaf. Le mot himar signifie le voile. Si le mot djilbab voulait désigner le tcharchaf, on n’emploierait pas le mot himar.
Les livres de la jurisprudence islamique (fiqih) déclarent que le djilbab est un habit de dehors, un vêtement qu’on met sur ses vêtements. Un exemple : Le moyen de subsistance qu’il est nécessaire de donner à son épouse est le manger, le kisvé et le mesken. Le kisvé est le himar [voile] et le milhafé [le manteau]. (Bahr-ur raik)
Dans la science de l’interprétation (tafsir), de hadith et de jurisprudence islamique (fiqih), le djilbab désigne l’habit de dehors, habit qu’on met sur ses vêtements. On ne peut pas dire bid’at [innovation en matière de religion, celle-ci est interdite], car le changement dans les coutumes ne sera pas bid’at [innovation dans la religion]. Le chalvar et le pantalon sont aussi comme ça.
Le tcharchaf vient du mot persan djader-cehpten [habit de nuit] et il est intégré en turc en étant déformé ; c’est l’habit qu’on met en dehors de la maison pour se couvrir. Le tcharchaf qu’on a pris aux Iraniens qui sont allés en pèlerinage au Tanzimat [Législation], au début même s’il n’a pas été populaire parce qu’on l’a considéré bid’at, il a été propagé après 1870. Puis [Sultan] Abdulhamid Khan II [1876-1909], a interdit le tcharchaf avec un firman, ordre ayant la date 4 Ramadan 1309 (2 Avril 1892). (Diyanet Vakfý Ýslam Ansiklopedisi [Encyclopédie d’Islam de la fondation de Diyanat- Turquie-])
[Les femmes s’habillaient avec] voile et féradjé [manteau], en 1872, quand la famille de Subhi Pacha fut vue avec le tcharchaf qu’elle a amené de Syrie, le tcharchaf a été à la mode à Istanbul. (Musahibzade Celal, Eski Ýstanbul Yaþayýþý [La mode de vie à l’ancien Istanbul])
Après 1889, quand 2 beys ont déchiré les féradjé [manteaux] des 2 filles de 2 pachas et ont adressé à une femme des paroles galantes par une insinuation impertinente, cette fois-ci, le tcharchaf a été trop en vogue. Même celles qui ont bid’at pour le tcharchaf l’ont mis. (Sermed Muhtar Alus, Aylýk Ansiklopedisi sayý 36 [Encyplopédie mensuelle n° 36])
En 1913, des centaines de milliers d’émigrantes des Balkans étaient venues à Istanbul en s’étant habillées avec le tcharchaf noir que les femmes orthodoxes mettaient. Celui-ci aussi a été propagé à Istanbul au cours du temps. L’Etat n’était d’ailleurs pas dans un cas convenable pour s’en occuper, on n’a pas empêché le tcharchaf. (M. Zeki Pakalýn, Osmanlý Tarih Deyimler sözlüðü [Encyplopédie des expressions historiques ottomanes])
Au 3 octobre 1883, avec la proposition du cheiyk-ul Islam [la plus haute autorité religieuse dans l’empire ottoman] et l’ordre du Sultan, il a été interdit de s’habiller avec d’autre chose que le féradjé [manteau]. Après on s’est aussi habillé de tcharchaf. Les tcharchafs en ce temps-là, étaient différents [de ceux d’aujourd’hui]. (Vakit [La gazette ottomane- Le Temps-]. 4.10.1883)
Question : Certains disent (C’est avec le tcharchaf que les femmes peuvent se couvrir parfaitement). Pour prouver cela, ils parlent de l’habillement de notre mère Aiché. Selon moi, le tcharchaf est contraire à l’universalité de l’Islam. Quelle est votre opinion, idée, avis à ce sujet ? REPONSE La religion ne peut pas être selon moi, selon toi, selon lui. Il faut savoir ce qu’écrivent les livres. Nos opinions, idées, avis ou les vôtres peuvent-elles être la mesure dans la religion ?
Notre mère Aiché ne s’est même pas habillée une fois de tcharchaf. Il est précisé avec les hadiths qu’elle mettait des jupes, des entaris [manteau, vêtement en une pièce qui couvre tout le corps]. Même si elle s’est habillée avec le tcharchaf, celui-ci est une coutume. Notre Prophète aussi mettait l’entari. Pourquoi aujourd’hui les hommes musulmans ne mettent-ils pas d’entari ? Notre Prophète montait aussi le chameau, pourquoi les hommes montent-ils aujourd’hui en Mercedes, en voiture ? Il n’y a pas inconvénient à monter à bord. Ces cas sont des coutumes, la manière de s’habiller aussi est une coutume. Notre religion n’a pas précis une forme précise d’habillement.
Dans les pays arabes, il se peut que le tcharchaf soit convenable, pour les femmes, et pour le climat. Mais nous ne pouvons maintenant pas dire que les musulmanes vivant aux pôles doivent aussi s’habiller de tcharchaf. Celui-ci ne sera pas convenable aux climats. Donc, pour ce fait, il n’y a pas un sujet concernant l’universalité de l’Islam.
Question : Certains disent : Il n’est pas permis de s’habiller [pour les femmes] avec le tcharchaf parce qu’il vient des sœurs chrétiennes. Mettre le pantalon et le chalvar est aussi un bid’at [innovation dans la religion qui est strictement interdite= dogme religieux qui n’existe pas dans les 4 sources de la religion]. Quel est le jugement de notre religion à ce sujet ? REPONSE Il est obligatoire pour les femmes de se couvrir avec des vêtements, de n’importe quelle sorte, larges qui ne montrent pas et qui ne précisent pas les parties du corps [la forme et la couleur des grosses parties avret]. La religion islamique a ordonné de se couvrir, mais elle n’a pas ordonné une forme de vêtement précise [pour se couvrir]. (Durer-ul Multekité)
Les femmes bénies de notre Prophète (alaihisselam) et celles de ses compagnons ne se sont pas habillées avec le tcharchaf. Dans aucun livre on ne déclare qu’elles l’ont portés. Dans beaucoup d’ouvrages, il est déclaré qu’elles s’habillaient avec le milhafé, féradjé, fistan, entari. Imam Rabbani aussi déclare à la 313ème lettre de son livre intitulé Maktubat qu’elles mettaient ce genre d’habits, de vêtements. Ces sujets, sont aussi déclarés dans les livres intitulé Djami-ur-rumuz et Hidayé.
Les femmes doivent s’habiller, en couvrant les parties du corps qu’il faut couvrir et à condition de ne pas préciser les parties du corps déclarées ci-dessus, selon la coutume, la mode de l’endroit où elles se trouvent. Car ne pas respecter, pour les affaires neutres (moubah), la mode, la coutume de sa ville est interdit (tahrimen makrouh). Sans nécessité, on ne suit nulle part la coutume qui est défendue (haram) en islam. (Hadika)
Notre Prophète s’est habillé avec la chemise longue descendant jusqu’à ses pieds c'est-à-dire avec un entari. Il ne s’est pas habillé avec le chalvar [=pantalon très large] et le pantalon. S’habiller avec ces derniers est un bid’at de coutume [permis]. Il n’est pas un péché de faire la chose qui est bid’at de coutume. Monter dans le taxi, dans l’avion est aussi bid’at de coutume. Faire ces actes n’est pas un péché mais l’ordre de la religion. C’est la raison pour laquelle, aux endroits où il est devenu de coutume de s’habiller avec le pantalon large pour les hommes et avec le tcharchaf pour les femmes est permis, ce n’est pas un péché, même si ces vêtements viennent des infidèles. La forme du vêtement n’est pas une adoration, c’est une coutume. Car notre Prophète s’est habillé avec le vêtement grec et a mis des chaussures de prêtre. (Redd-ul Muhtar)
Les choses dont notre Prophète faisait comme coutume, comme ci-dessus s’appellent Sunnet-i Zévaïd. Les abandonner n’est pas un péché. (Hadika)
Le hadith (Celui qui se ressemble à une communauté fait partie de celle-ci) déclare le danger de ressembler aux infidèles au point d’adorations. Par exemple mettre la ceinture des prêtres et porter la croix.
Les choses comme la machine à coudre, le dactylo, le vêtement sont des coutumes, habitudes. Ressembler aux infidèles au point des coutumes ne sera pas un péché. Notre Prophète ne s’habillait pas toujours avec un vêtement précis. Il s’habillait parfois avec le vêtement des Grecs, parfois avec celui des arabes. Il s’est aussi habillé avec un manteau grec dont les manches sont serrées.
Comme il ne sera pas convenable que quelques femmes s’habillent avec le manteau où tout le monde met le tcharchaf, il ne sera non plus convenable de s’habiller avec le tcharchaf où toutes les femmes s’habillent avec le manteau. [Par exemple, aujourd’hui, il n’est pas une habitude de s’habiller avec le tcharchaf]. Car si on ne met pas les vêtements à l’endroit où il est devenu une habitude de les mettre, cela sera l’ostentation et la réputation, cela causera la tentation, sèmera la zizanie, la discorde. Dans un hadith, il est dit : (Qu’Allah maudisse celui qui sème la zizanie, celui qui provoque la tentation, la discorde.) [Hadika]
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